Miss Gaffe. [ Liibre. ]

- Tu me soules, je suis bien contente d'être partie de ta baraque pourrie !

D'un geste brusque, Saphira jetta son téléphone portable contre le mur du salon. Ce dernier rebondit dans un bruit sec avant d'atterir par terre. C'est l'une des raisons pour laquelle Saphira aimait les vieux portables, ce qui tiennent encore le coup lorsqu'on les jette toutes les dix minutes contre un mur. Enfin bref, la jeune femme venait de se disputer avec sa mère, une énième fois. Elle ne savait pas que quelqu'un pouvait lui casser les pieds de si bon matin. Ces deux là se disputaient sans arrête depuis que Saphy est partie de la maison. Pour un oui et pour un non, c'était un rendez-vous que leur dispute quotidienne.

Mais aujourd'hui, Saphira n'était vraiment pas d'humeur à supporter sa mère. Il devait être 8h3o, et elle n'a fait que des gaffes depuis qu'elle avait posé le pied hors de son lit. Elle s'était cogné une fois dans la porte de la salle de bain, avait glissé dans la douche, s'était étalé de tout son long en entrant dans le café du coin, et avait faillit se faire écraser en traversant la route pour rejoindre son appartement. De quoi avoir envie de retourner tout de suite sous les draps.

Après avoir dégusté son petit-déjeuner ses croissants et café, Miss Bilson prit sa voiture et se rendit à son Université: Direction les casiers. Elle se réjouit de ne pas avoir tué un pigeon en route ou de ne pas avoir glissé sur le carrelage du Hall. Arriver enfin à son casier, elle l'ouvrit et en sortit les cahiers et livres dont elle avait besoin. Elle allait le refermer lorsqu'elle fit tomber toutes ses affaires, aller savoir comment elle s'est débrouillé. Elle se baissa pour les ramasser lorsqu'elle aperçut des mains venir l'aider.

{{ Nouvelle vie, nouvelle maison et surtout nouvelle école. Je rentrais pour la première fois dans cet établissement avec Alix et Aénor, mes deux soeurs. D'un commun accord, Aénor irait au bureau demander quelques renseignements, Alix se rendrait à l'étage pour prendre et quelques liste et moi, je devais me rendre au casier afin de partir en reconnaissance, et tenter d'en trouver trois côte à côte. Nous nous sommes séparées dans le hall, et j'ai pris le chemin de la majorité des étudiants. Dans notre ancien établissement, en France, nous n'avions pas ce problème là. Les élèves étaient tous tellement bien rangé que c'était nous qui faisions tâche. Quoi qu'ici c'est sensiblement pareil, Aénor, Alix et moi étions les seules à ne pas hurler, courir, chanter, et d'autres choses encore que je n'oserait pas nommer. Les adultes présents semblaient déjà être surbookés.

Alors que je prenais un couloir, mon portable vibra. Je l'ai cherché 5 minutes dans mon sac avant de mettre la main dessus : un appel manqué de Louis-Maxence. Rahh chiotte. Je l'ai rappelé aussitôt. Avec le décalage, nos conversations téléphoniques étaient rares. }}

« Allô! ... Oui très bien et toi? ... Un vrai capharnaüm ici. Comment vont Grand-père et Grand-mère? ... Nous? L'adaptation risque d'être difficile, mais on va s'en sortir, enfin je l'espère ... Non, on va rester ensemble, surtout pour protéger Alix, tu la connais ... Entendu! D'accord, a bientôt, embrasse papa pour moi! ... Moi aussi, Ciao! »

{{ Nos conversations, toutes en Français étaient courtes, car Louis-Maxence, mon frère, nous appelait toujours toutes les trois, et les appels à l'étranger ... ça coûte bonbons. Ils servaient juste à nous rassurer sur la santé de l'autre.
Tout pendant que je parlais, j'étais arrivée aux casiers où un bon nombre d'étudiants étaient apposés. Heureusement pour moi, j'ai trouvé ceux qui seraient les nôtres pour cette année. J'ai repris mon portable, envoyant à mes soeurs les numéros du leurs, puis j'ai ouvert le mien, y posant les affaires qui ne me seraient pas nécessaires. J'ai entendu, malgré le bruit, des ivres tomber. Je me suis retournée, et j'ai vu une jeune fille blonde, visiblement énervée. C'était quoi ce bahut? Personne pour l'aider? J'ai posé mes affaires dans mon casier, l'air refermé rapidement et je me suis accroupie pour l'aider. }}

« Tiens! » Lui ais-je dit en lui tendant trois livres après m'être relevé.

{{ J'ai souri, légèrement. Espérons ne pas se faire d'ennemis dès le premier jour! }}

Saphira était toujours accroupi en train de rattraper ses livres, jusqu'à ce qu'une jeune fille vint l'aider. Saphira sourit et se releva ... Bang !. Décidément, Saphira aurait vraiment mieux fait de rester sous la couette aujourd'hui. Elle n'avait pas refermer la porte de son casier et venait à l'instant de se cogner dedans. Elle imaginait déja avoir une énorme bosse sur le front, que tout le monde lui ferait remarquer et que le fond de teint n'arrangera rien ... Bon, elle exagérait peut-être un peu, mais quand même, ca faisait mal ! Elle sourit nerveusement à la jeune fille qui venait de lui rendre ses livres.

- Merci ... Ce n'est pas vraiment mon jour aujourd'hui, dit-elle en verrouillant le cadenas du casier.

Saphira plaça ses livres et cahiers contre sa poitrine et croisa les bras. Elle regarda plus attentivement la jolie blonde qui était face à elle. C'était une habitude chez Saphy, d'analyser tout et tout le monde, sans même sans cacher. Elle regardait toujours les gens de haut en bas, ce qui pouvait passer pour du mépris de sa part, et embarassait souvent ses interlocuteurs. Mais en vérité, c'était plus un réflexe chez elle, de tout observer.

Saphira se souvint alors de la jeune femme: Elle l'avait aperçut quelques minutes auparavant au téléphone, parlant dans un français impecable. Ce devait être une étrangère, il y en avait beaucoup ici. Ce qui ne déplaisait pas à Saphira d'ailleurs, qui faisait des études de langues. Elle aussi parlait très bien français, par sa mère qui en était originaire. Cette dernière lui parlait depuis toute petite uniquement dans cette langue, tandis que son père lui parlait anglais.
Après quelques secondes, Saphira sourit à la jeune femme, et dit d'un ton amical.

- Au fait, moi c'est Saphira, Saphira Bilson ... Tu es nouvelle, non ?

{{ A la réponse de ma camarade, j'ai su qu'elle n'était déjà pas comme tous ceux qui ignorait ceux qui avaient besoin d'aide. Dans la rue, combien de fois Aénor, Alix et moi avons nous demandé notre chemin ou même dans l'établissement avant de se séparer. Comme je l'avais dit à mon frère quelques instants plus tôt, l'adaptation promettait d'être difficile, très difficile. J'ai accompagné la jeune blondinette d'une grimace quand elle s'est cognée. Décidément, la pauvre, la rentrée pour elle n'était pas signe de petits plaisirs. A côté d'elle, ce que j'avais vécu avec mes soeurs pour me rendre jusqu'ici n'était strictement rien du tout. }}

« Merci ... Ce n'est pas vraiment mon jour aujourd'hui »

{{ J'étais pour lui répliquer quelque chose que j'avais l'habitude de dire avec mes soeur, quelque chose genre "Je vois ça" ou "T'as en effet vraiment pas de chance", mais je ne savais pas comment elle allait réagir. Je me suis contenté alors d'approuver d'un léger coup de tête avec un petit sourire compatissant. }}

« J'espère que ça va aller quand même. Ce serait dommage de finir avec une jambe cassée à la fin de la journée par exemple. »

{{ J'ai voulu me retourner à mes affaires quand le regard de la jeune fille m'interpella. La façon qu'elle avait de me regarder était surprenante et effrayante en même temps. Je me suis retournée pour voir si c'était moi qu'elle observait ou bien si c'était une autre personne derrière, même si cette deuxième option paraissait ridiculement possible. Alors qu'elle me dévisageait, j'ai suivit son regard sur moi. Avais-je une tâche quelque part? Une faute de goût vestimentaire peut-être? En un mois, j'avais remarqué combien la société de Los Angeles était très pointilleuse sur le style vestimentaire. Avec Aénor, nous nous étions concertées pendant 3 jours avant de choisir notre tenue.

Le sourire qu'elle avait posé sur son visage par la suite état plus rassurant. Je lui ai rendu ce sourire, en passant la main dans mes boucles blondes. Plus discrètement qu'elle, je me suis attardée sur son joli petit minois. Nos boucles blondes et la finesse de notre visage aurait pu nous aire passer pour de la même famille, même si c'était impossible, mes seuls cousins étant en France, auprès de mon frère et mon père. }}

« Au fait, moi c'est Saphira, Saphira Bilson ... Tu es nouvelle, non ? »

{{ Décidément, les jeunes gens de cette ville étaient très perspicaces. Pas moins de trois fois en deux jours, on lui avait dit à elle et ses soeurs qu'elles étaient étrangères. Pourtant, elles n'en avait pas l'allure, si? Elles étaient quand même à 50% Américaines aussi, et de Los Angeles même. }}

« En effet, je suis arrivée en ville cet été. Je suis enchantée? Moi c'est Aliénor. Aliénor de La Nonyère, mais Aliénor suffira. »

{{ Je te faisais grâce des prénoms du milieux, sois en ravie, car avec 8 prénoms, tous les retenir n'est pas une mince affaire. Mon prénom, français à 100% pouvait être difficile à prononcer quand nous n'avions pas l'habitude, surtout le "R" mais avec mes Grands-Parents, j'avais l'habitude des déformations. }}

- Ah, ne m'en parles pas, la journée vient tout juste de commencer et j'ai dû échappée à la mort au moins dix fois déja ! dit-elle pour plaisanter.

Plaisanter, plaisanter, pas tant que ça finalement. Saphira était Miss Catastrophe.i il y avait une peau de banane dans une immense pièce, vous pouvez être sûr qu'elle est pour elle ! Combien de fois elle s'est retrouvée fesses au sol, quatre fers en l'air. Mais bon, elle à l'habitude et fait souvent rire ses amis sans le vouloir.

Saphy regardait toujours la jeune fille en face d'elle lorsque celle-ci se passa la main dans ses longs cheveux blonds. C'est vrai que ces deux-là se ressemblaient étrangement. Même couleur d'yeux, même lèvres fines et bien dessinées ... On pourrait croire deux soeurs. En parlant de soeurs, celles de Saphira lui manquaient terriblement. Elle avait beau avoir envie de les étrangler plusieurs fois par jour, depuis qu'elle avait déménagé, elles avaient laissé un grand vide.
Enfin, revenons à la nouvelle rencontre se Saphira, qui venait à l'instant de se présenter à son tour.

- Alénor De ... La ... Nonère ? dit-elle dans un accent flagrant, pensant avoir bien prononcé. C'est étrange ... Joli, mais étrange.

La jeune fille avait beau parler courrament français, les noms de cette origine lui restait un mystère. Ils étaient si longs ! Elle en savait quelque chose, sa mère, française elle aussi, s'appelait exactement "Caroline Hélène Brigitte Carmen de Marroussem". Et puis, pourquoi ce "De", devant ? Il paraitrait que c'est un signe d'aristocratie ...
Saphira sourit une nouvelle fois à Aliénor avant de continuer.

- Alors, tu t'es bien intégré à ta nouvelle vie de Californienne ?

{{ Une Miss Catastrophe, hein? J'ai souri. La jeune fille était comme mon frère, dès qu'il y avait quelques chose à se prendre ou pour se blesser, vous pouviez être sûr que c'était pour Louis-Maxence. Qu'est ce que mon frère pouvait me manquer. Ça ne faisait qu'un mois qu'il était parti et pourtant, son rire me manquait, et les quelques minutes par jour au téléphone avec lui n'étaient pas suffisantes. J'ai abandonné mes pensées fraternelles pour sourire à la jeune bonde. }}

« Alénor De ... La ... Nonère ? »

{{ C'était pas mal. Même ma propre Grand-Mère n'arrivait pas à prononcer mon nom comme ça. Elle m'appelait A`nor ou Aénor, comme ma soeur. Il faut croire que la lettre "L" était un mystère pour elle. Enfin, comme elle préférait les pierreries, elle nous appelait plus souvent ainsi : Ambre, Agathe et Jade, où les prénoms qu'elle nous avait donné. Nous étions habituées maintenant, même si nous préférons nos prénoms d'usage. }}

« C'est étrange ... Joli, mais étrange. »

{{ J'ai relevé les yeux vers la jeune fille. Étrange? Ah, oui c'est vrai. J'avais encore du mal à me souvenir que je n'étais plus en France. En France, mon prénom était très reconnu, quand on l'entendait, on pensait toujours à la duchesse d'Aquitaine, son mariage avec le roi de France puis avec le roi de Grande-Bretagne. Mon prénom avait une telle histoire que je ne saurai même pas la supporter en une vie. J'ai haussé les épaules et j'ai répondu. }}

« Pas là d'où je viens, mais ne t'en fais pas. L'habitude viendra. Même ma Grand-Mère n'arrive pas à le prononcer correctement. En attendant, appelle moi Ali si tu préfères. C'est déjà plus facile. »

{{ Pourquoi en vouloir à quelqu'un qui n'arrivait pas à prononcer votre prénom si votre Grand-Mère elle même n'y arrive pas. Un jeune home brun m'a bousculée, me poussant presque contre les casiers. Je me suis retournée, regardant le jeune homme en grognant contre lui, lui reprochant d'être un "Crétin Idiot sans une once d'Intelligence et de Politesse". En français bien sûr. J'ai soupiré, puis je me suis retournée vers Saphira. }}

« Alors, tu t'es bien intégré à ta nouvelle vie de Californienne ? »

{{ Ma pauvre si tu savais, avais-je envie de lui répondre. Dans ma tête, je me suis remémorée tout ce qui nous était arrivé en deux mois. La connaissance avec notre Grand-Mère, l'enterrement du Grand-Père, le départ de Louis-Maxence et de notre père, et aussi les petites visites, rencontres dans le rues de Los Angeles. Ah j'avais oublié! Ma mère tenait à ce que nous gardions l'éducation de la famille De La Nonyère, ce que notre Grand-Mère s'est empressé de supprimer en nous donnant de l'argent à gogo et en nous couvrant pour nos sorties nocturnes. }}

« Et bien ... nous avons changé grand nombre de nos habitudes, mais, pas trop mal, en effet. »

{{ J'ai repensé au jeune homme, me suis retournée, puis je me suis penchée vers Saphira, comme pour lui faire une confidence. }}

« Dis ... ils sont tous comme ça ici? »

A la façon dont Aliénor avait regardé Saphira, cette dernière en conclue qu'elle n'avait pas exactement prononcé son nom comme il le fallait ... En éspérant que celle-ci ne se vexe pas. Certaines personnes se vèxent lorsque l'on écorche leur nom, et, pour ça, elle s'y connait. Elle avait mal prononcé le nom du patron à sa mère un jour, et elle serait morte à l'heure qu'il est si les yeux pouvait tués ! Enfin, il y a des idiots partout, pas vrai ? Aliénor l'a regarda avec encore plus d'attrait lorsque Saphira fit remarquer que c'était étrange. Oups, Boulette ? Ce n'était pas le but, bien au contraire. Ici, la moitié de la population s'appelle Smith ou Parker, vive l'originalité.

- Pas là d'où je viens, mais ne t'en fais pas. L'habitude viendra. Même ma Grand-Mère n'arrive pas à le prononcer correctement. En attendant, appelle moi Ali si tu préfères. C'est déjà plus facile. -

Ah, Dieu Merci, elle n'aura pas à passer pour la débile de service en re-demandant une seconde fois le prénom de la jeune fille ! Elle ne savait pas ce qui lui arrivait aujourd'hui, mais elle avait l'impression d'être dans un autre monde, vraiment. Ce devait être son Carma, surement. Même si Saphira n'est jamais réellement compris ce que ça voulait dire, elle trouvait que cétait plutôt une bonne excuse pour justifier tous ses problèmes. Enfin bref, Ali, c'était bien mieux.

Saphira allait demander a la jeune fille si elle se plaisait à Los Angeles, lorsque celle-ci se fit pousser, par un élève, avant de dire en grognant que c'était un "Crétin sans une Once d'Intelligence et de Politesse", le tout en français. Saphira se rendit compte que c'était la première fois qu'elle rencontrait une vraie française, à part sa mère, bien sûr. Elle n'était jamais allé dans son pays d'origine mais compte bien y voyager un jour.

- Et bien ... nous avons changé grand nombre de nos habitudes, mais, pas trop mal, en effet.

Saphira acquiesca, d'un air compatissant. C'est vrai que ce devait pas être évident d'arriver dans une nouvelle ville, et en plus de ça, un nouvel établissement. Surtout maintenant, les clans se sont déja formés, et il doit être assez dur de vite s'intégrer.
Saphy regarda ensuite Aliénor se pencher vers elle, et rigola lorsqu'elle lui demanda sur le ton de la confidence, si ils étaient tous comme le jeune homme de tout à l'heure ici. C'est vrai que beaucoup de gens n'était pas très commodes !

- Ah, ma pauvre, il y en a des bien pire. Mais tu verras, il y aussi des personnes vraiment sympas. Enfin, fais attention aux gens que tu croisent, c'est pas parce qu'ils ont l'air sympa qu'ils le sont ...